AL HAYAT - Ukraine: Rubio et Witkoff à Paris, Zelensky demande de mettre la "pression" sur Moscou

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Ukraine: Rubio et Witkoff à Paris, Zelensky demande de mettre la "pression" sur Moscou
Ukraine: Rubio et Witkoff à Paris, Zelensky demande de mettre la "pression" sur Moscou / Photo: WIN MCNAMEE - GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives

Ukraine: Rubio et Witkoff à Paris, Zelensky demande de mettre la "pression" sur Moscou

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio et l'émissaire spécial de Donald Trump Steve Witkoff ont entamé jeudi à Paris des discussions sur le conflit en Ukraine, au moment où les pourparlers menés par Washington avec Moscou en vue d'une trêve piétinent.

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Alors que son bras droit Andriï Iermak et deux ministres étaient présents dans la capitale française, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé à mettre la "pression" sur le Kremlin pour "mettre fin à (la) guerre et garantir une paix durable".

Moscou, par la voix du porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, a accusé les Européens de vouloir "la poursuite de la guerre".

Interlocuteur du président Vladimir Poutine dans les négociations de cessez-le-feu, Steve Witkoff est arrivé en fin de matinée à l'Elysée, où il doit être rejoint par le secrétaire d'Etat Marco Rubio pour un "déjeuner de travail" avec le président français Emmanuel Macron.

Les deux responsables américains doivent également s'entretenir dans l'après-midi avec M. Iermak, ainsi que des conseillers à la sécurité britannique et allemand, selon un programme communiqué par la présidence française.

Ce troisième déplacement en Europe de Marco Rubio intervient alors que des négociations pour une trêve dans le conflit qui a débuté en février 2022 peinent à progresser.

Sous la pression de Washington, qui a opéré un rapprochement spectaculaire avec Moscou à l'initiative de Donald Trump, Kiev avait accepté une cessation sans conditions des combats, pour 30 jours, rejetée depuis par la Russie.

- Ligne rouge -

Steve Witkoff a rencontré le président russe Vladimir Poutine pour la troisième fois début avril. Lundi, il a déclaré que les discussions étaient "sur le point" de permettre des avancées.

Parallèlement au rapprochement avec Moscou de l'administration Trump, Paris et Londres ont monté une "coalition des volontaires", composée d'une trentaine de pays alliés de l'Ukraine travaillant notamment à la création d'une "force de réassurance" destinée à garantir un éventuel cessez-le-feu et empêcher toute nouvelle attaque de la Russie.

Un contingent militaire multinational en cas de paix, souhaité par Kiev, est une ligne rouge pour Moscou.

En Ukraine, les combats continuent. Un bombardement russe dimanche contre la ville ukrainienne de Soumy (nord-est) a tué au moins 35 civils.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, une "attaque massive de drones" russes a fait trois morts et 30 blessés, à Dnipro (est), selon le gouverneur local.

Avec le bombardement de Soumy, "Vladimir Poutine a une nouvelle fois démontré que sa cruauté est sans limite, qu'il n'a aucune intention de cesser le feu alors que l'Ukraine y a consenti depuis plus d'un mois et qu'il va donc falloir l'y contraindre", a estimé mercredi le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot.

- Nucléaire iranien -

Les échanges de jeudi "seront également l'occasion de discuter des droits de douane ainsi que de la situation au Proche-Orient dans une logique de désescalade dans la région", a détaillé l'Elysée.

Une source diplomatique française a indiqué à l'AFP que le dossier du nucléaire iranien pourrait également être au programme.

De rares discussions entre Téhéran et Washington sur le programme nucléaire de l'Iran se sont tenues samedi dans le sultanat d'Oman et un nouveau round est prévu le 19 avril à Rome, toujours sous la médiation d'Oman.

Négociateurs actifs d'un accord en 2015, les Européens, regroupés au sein de l'E3 (France, Allemagne, Grande-Bretagne), en sont pour l'instant tenus à l'écart, cantonnés à un rôle d'observateur.

Le temps presse pour trouver un accord alors que Téhéran n'est "pas loin" de disposer de la bombe nucléaire, a averti mercredi Rafael Grossi, le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique, dans un entretien au quotidien Le Monde.

Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent de longue date l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l'énergie.

J.Hammad--al-Hayat